Coup de cœur d’une tisserande pour une Effilochée
T.D.R. |
Le tisserand est un de mes symboles favoris. N’est-ce d’ailleurs pas une image universelle qu’on trouve au cœur de moult mythes ? Au fil des ans, c’est avec bonheur que j’ai appris à me faire tisserande. L’utopie que je défends se fait tissu chamarré d’accords fraternels. Jusqu’à ma rencontre avec Azama Effilochée, aucun doute n’avait fait trembler le piédestal sur lequel j’avais placé mon symbole chéri. Cette artiste, à la technique inédite, a éfaufilé ma représentation du tissu et du tisserand. Son œuvre m’a décoiffée, émerveillée. C’est une belle philosophie qui habite ses sculptures et tableaux.
Azama
Effiloche allège le tissu et en fait un dessin traversé par la lumière. Dans la
matière opaque, elle opère des percées, crée des lucarnes, introduit de la
transparence. Ne garder que le beau et lâcher tout le reste, telle est la
philosophie de cette Congolaise qui a connu l’horreur dans le Zaïre de Mobutu.
Aujourd’hui, elle croque la vie à pleines dents. Sa méthode de survivance, elle
en a fait un art de vivre qui résonne dans ses œuvres. Avec ses fils noirs
détramés, qu’elle colle sur des supports blancs, elle entre dans le jeu de la vie,
déjouant les ombres et exaltant la lumière. Intelligence, sensibilité, habilité
et beauté se dégagent de ses tableaux traversés par des silhouettes effilochées
mais non dépourvues de force.
T.D.R. |
Alors
que je lui confiais à quel point sa création me désarçonnait, elle me
dit :
« Toi et moi, tisserande et Effilochée, on se complètent ».
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