"il n’est pas question de livrer le monde aux assassins d’aube" (Aimé Césaire)

"il n’est pas question de livrer le monde aux assassins d’aube" (Aimé Césaire)

jeudi 17 juin 2021

 

Le racisme : Une honte pour le raciste 


Ces dernier temps, les actes racistes contre les Noirs se multiplient sur le sol français. Des Maghrébins sont entrés dans la danse et cela donne le spectacle pathétique d’hommes et de femmes, boursouflés de haine, qui crachent des insultes abjectes.

Le propriétaire, qui refuse à Benjamin Kingombe l’appartement qu’il avait loué pour faire une surprise à sa fiancée, le menace en faisant référence à George Floyd. Il lui déclare au téléphone : « Vous vous êtes pris 400 ans d’esclavage dans le cul, ça ne vous a pas servi de leçon. Vous êtes d’une bêtise exceptionnelle (…). Vous croyez vraiment que les noirs ont accès à la justice ? » Comme par hasard, l’homme qui a agressé un livreur noir à Cergy-Pontoise et injurié vertement une femme d’origine africaine, s’est également appuyé sur l’esclavage pour blesser plus vivement : « Espèce de négresse, espèce de sale Noire (…), pendant 800 ans on vous a vendus comme du bétail ». L’auteur de ces invectives, qui se dit Algérien, a usé de toute sa créativité pour sortir des propos nauséabonds qu’il est inutile de retranscrire ici. Quelques jours après, dans un supermarché en Haute-Savoie, une Maghrébine outrée qu’une caissière noire la soupçonne de n’avoir pas scanné tous ses articles lui lance : « Sale négresse, sale noire (…) Tu vois, les Africains comme toi, ça donne envie de les tuer ». A côté de ces agressions qui ont fait l’objet d’enregistrements, combien d’actes racistes restent impunis, faute de preuves ?

Toute la violence du raciste consiste à rabaisser, à mettre plus bas que terre, à dévaster la personne agressée et susciter chez elle une honte qui lui colle à la peau. Il faut bien se rendre compte que les tentatives d’avilissements du raciste abâtardissent son être. La honte qu’il cherche à injecter fait de lui une honte. La caricature à laquelle il s’adonne fait de lui une caricature. Triste paradoxe que celui du raciste. Quant à tous ceux qui se montrent agacés par les dénonciations d’actes racistes, ils se ridiculisent en faisant d'une réaction légitime la cause de leur énervement. La réitération de comportements honteux, n’est-ce pas plutôt cela qui devrait les exaspérer ?

 Puissent les Noirs préserver l’outre de joie que le raciste tente de percer avec ses piques assassines. Haut les cœurs, hommes de valeur ! Que l’hydre à multiples têtes sombre à jamais dans les ténèbres de son indignité, l’abîme de son racisme. Que Floyd repose en paix, que le monde respire enfin et aille vers ses plus belles compositions.