Le racisme décomplexé: L’arme des fanatiques de la race
Nous y
revoilà ! Mais il faut savoir que chez ces gens-là, on ne change pas
d’heure et on ne change pas de disque. Le vieux pendule rabâche son ding dong. Sa
faux malade continue de taper, taper, taper sur les Noirs. Il faut bien que
ceux-là restent à leur place, cette place du subalterne par essence. Il faut
taper, taper, taper sur ces Noirs qui osent avoir de l’ambition, osent montrer
leur talent, osent faire entendre leur voix. C’est très simple, il faut
régénérer le rire qui va les précipiter dans la grotte remplie d’échos :
Banane et cris de singe, forêts et pastèque, etc. Dans cette grotte, le Noir
sera replongé dans le miroir qu’il croyait brisé, il verra l’image de son
humanité déchue et il aura honte.
Du footballeur
noir qui brille sur le terrain au politicien Noir qui se distingue en
politique, il s’agit de la même race à humilier pour sauvegarder un privilège
sacré : Le privilège de l’aisance et de l’assurance qui permet d’aller
conquérir la lune. Filer la honte pour faire craquer son assurance, abîmer son
aisance, briser son élan, plomber sa volonté, fragiliser son être. Cela ne
demande pas de grands moyens, que de filer la honte dans le corps et l’esprit
du Noir. Rien qu’en brandissant une peau de banane, le travail de maintien de
l’ordre peut être fait. Le racisme décomplexé est une affaire de santé
publique. Fini le politiquement correcte, tout Noir doit savoir ce qui
l’attend, si d’aventure il embrasse certaines professions.
Le vieux
pendule rabâche son ding dong. Sa faux malade continue de taper, taper, taper
sur les Noirs. Sans bruit, la vie recompose sa musique.
Mariama Samba Baldé