"il n’est pas question de livrer le monde aux assassins d’aube" (Aimé Césaire)

"il n’est pas question de livrer le monde aux assassins d’aube" (Aimé Césaire)

lundi 2 avril 2018

Arnaud, cette noblesse dont Beltrame est le nom


T.D.R.

Il est des visages marécages ténébreux où le regard n’a guère envie de s’aventurer. La face d’Arnaud Beltrame fait partie de ces visages océans, remplis de clarté, ces visages dans lesquels on désire plonger. Ce visage n’est pas le fruit du hasard, c’est le visage d’un homme doté d’une belle âme, une âme qu’il travaillait à polir et à faire grandir. Avant que la République ne lui ait tressé des lauriers, lui exerçait son métier d’homme. Ce gendarme était un noble tisserand qui a fait de son existence une belle trame recueillant, au fil des jours, l’or d’un autre temps. Comme il est, ainsi il a fait les choses, en cohérence avec ses engagements, en cohérence avec sa foi, en cohérence avec sa volonté, en cohérence avec son idéal.

Tombé pour sauver un prochain, le voilà à jamais relevé, à jamais élevé. De la trempe de ceux qui ont suffisamment de force et de sagesse pour faire de la beauté une arme, Arnaud Beltrame a, dans la chair des ténèbres, creusé la tranchée de lumière permettant aux âmes perdues de s’abreuver d’un feu qui ne brûle pas. Devant le cortège qui accompagnait son corps, le bourdon de Notre-Dame a fait sonner le glas et les anonymes, touchés au plus profond de leur être, ont applaudi en chœur.

Le chevalier avait quarante-quatre ans, un âge en forme de huit, symbole du Verbe et de la vie nouvelle, de la totalité et de la guérison de l’humanité. Que violons et balafons s’accordent pour accompagner le voyage que cet homme de paix a entamé vers la Grande Unité, que les étoiles les plus radieuses étendent à l’infini sa belle trame. Arnaud, bon retour vers ta véritable Patrie ! 

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