"il n’est pas question de livrer le monde aux assassins d’aube" (Aimé Césaire)

"il n’est pas question de livrer le monde aux assassins d’aube" (Aimé Césaire)

mercredi 6 novembre 2013

En hommage à Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les journalistes de R.F.I. assassinés


D.R.

Honduras, Egypte, Somalie
Ils tombent, assassinés
Russie, Irak, Congo
Ils tombent, assassinés
Mexique, Pakistan, Mali
Ils tombent, assassinés
Inde, Paraguay, Cambodge
Ils tombent, assassinés
Nigéria, Brésil, Bengladesh
Ils tombent, assassinés
Colombie, Indonésie, Soudan
Ils tombent, assassinés
Thaïlande, Tanzanie, Côte d’Ivoire
Ils tombent, assassinés
Lybie Philippines, Yemen
Ils tombent, assassinés
Pérou, Ouganda, Iran
Ils tombent, assassinés
Afghanistan, Panama, Tunisie
Ils tombent, assassinés
Sierra Leone, Azerbaïdjan,  Liban
Ils tombent, assassinés
Lettonie, Kenya, Sri Lanka
Ils tombent, assassinés
Madagascar, Kazakhstan, Israël
Ils tombent, assassinés
Bolivie, Bulgarie, Chine
Ils tombent, assassinés
Haïti, Turquie, États-Unis
Ils tombent, assassinés
Vénézuela, Guatemala, Népal
Ils tombent, assassinés
Gambie, Palestine, Cuba
Ils tombent, assassinés
Algérie, Serbie, Nicaragua
Ils tombent, assassinés




Pour  toute arme
Leur plume, leur voix, leur caméra
Ces journalistes que l’on assassine
Parce que de par le monde ils vont
Tenter d’apporter un peu de clarté
Au sein des ténèbres qui enchaînent
Des femmes, des enfants et l’Homme
Tenter d’éclairer des zones d’obscurité
Et avec humilité, brûler d’heure en heure
Fondre par amour du métier, joie d’éclaireur

Quand ils pensent avoir intimidé la lumière
Vaincu la bougie, d’autres lueurs s’élèvent
Dans le silence des vrais preux de la Liberté 

Forgerons de l’espoir au milieu des tourments

Tueurs des combattants de l’ignorance
Tueurs des combattants de la corruption
Tueurs des combattants de la décadence
Une fois retentie le feu fatal de votre nuit
Sentez-vous le silence dans le tissu lacéré
De notre humanité, silence de terre et cieux
Silence d’avant et silence d’après la vie, Vies
Pétries de ce Silence qui nous a engendrés
Pour exalter nos pensées et paroles de paix
Nos actes nobles et scintillants de fraternité

Assassins, rappelez-vous et revenez à vous

Sur les hautes terres de notre bon silence initial
Que reposent les victimes des semeurs de nuits

Sur les hautes terres de notre beau silence final
Que s’ouvrent les lourdes portes de la voie d’or
Et que l’amour infini accueille dans sa lumière
L’esprit des Justes que traquent les fanatiques

L’esprit des Justes à jamais gravé dans l’honneur

Mariama Samba Baldé